La méthode Ramain
La méthode Ramain : situer et se situer
Les exercices de la Méthode Ramain constituent le support de cette formation.
Leur caractère étranger aux contextes habituels de la vie quotidienne les rend déroutants au premier abord. L’intérêt survient au moment où l’expérience suscitée par leur mise en situation rejoint l’expérience de tous les jours.
La multiplicité des propositions, la répartition de la formation dans le temps, la présence permanente du même animateur,l’absence de performances pré-déterminées, la confrontation à soi-même dans un groupe, suscitent une dynamique des attitudes qui se traduit par :
du point de vue personnel
– Un élargissement de l’attention, amenant
- une vigilance d’autant plus active que l’attention n’est pas sélective
- une plus grande rigueur qui permet de discerner entre ce qui fait partie de la situation et ce que chacun y ajoute, souvent à son insu.
– Une perception plus fine, permettant notamment de
- accepter ses limites aussi bien qu’exercer ses possibilités actuelles
- redécouvrir la corporalité et reconnaître les émotions
- prendre conscience des idées reçues, des automatismes, des attentes et des normes intériorisées qui sont autant de sources de blocages.
du point de vue de l’action
– Une ouverture face aux événements, donnant la possibilité de
- regarder autrement ce qu’on croit déjà connaître
- imaginer des solutions inédites
intégrer l’imprévu avec moins d’appréhensions
– Une importance donnée au présent, incitant à
- prendre conscience par expérience personnelle des phénomènes de conditionnement
- élargir son point de vue pour considérer les situations en entier et non seulement à partir de ce qu’on croit maîtriser
- aborder toute expérience avec un regard neuf, sans définir au préalable des comportements ou des objectifs à atteindre.
du point de vue du groupe
– Une plus forte assurance, autorisant à
- penser, agir et réagir par soi-même
- risquer une opinion personnelle dans le groupe
- prendre sa décision même si elle diffère de celle des autres membres du groupe
- conduire une action alors même qu’elle est incertaine
– Une communication plus aisée, invitant à
- écouter dans un respect des personnes qui se passe de jugements
- accepter des points de vue différents, ce qui n’oblige pas à renier le sien propre
- s’affirmer de façon exigeante et libre.
Pratiquer la méthode Ramain
Mettre en œuvre un outil de structuration relationnelle, tout en faisant évoluer sa méthodologie et sa pratique professionnelle
Il existe des mises en œuvre diversifiées de la Méthode Ramain, selon les publics auxquels elle est adressée, les secteurs d’intervention, les types d’établissements et le cadre institutionnel dans lesquels elle s’insère.
Que ce soit dans un contexte de psychothérapie, de formation ou d’éducation ; auprès d’adultes, d’adolescents ou d’enfants, elle vise une aisance nouvelle dans les relations avec soi-même, les autres et l’environnement.
Toujours pratiquée en groupe, la Méthode Ramain s’organise en séances ordinairement de 1 heure 30 ou 2 heures réparties sur une ou plusieurs années, au cours desquelles sont présentés plusieurs exercices très différents les uns des autres.
Chaque exercice dépasse la problématique de l’activité proposée, que celle-ci soit graphique ou manuelle, qu’elle mette en jeu des recherches d’attitudes ou des mouvements du corps.
Le participant est invité à percevoir le plus complètement possible chaque situation pour la vivre entièrement sans privilégier entre raisonnements et émotions, décisions réfléchies et options involontaires, responsabilités et démissions, choix délibérés et passivités, temps et espace…
Le praticien de la Méthode Ramain, qu’il soit psychologue dans un centre de soins, formateur auprès d’un groupe d’adultes ou encore éducateur dans une institution, demeure attentif à la façon très personnelle selon laquelle chacun des participants agit et réagit.
En accompagnant les recherches nécessairement diverses dans le groupe, il aide les uns et les autres à dépasser les rigidités éventuelles dans lesquelles chacun s’enferme peut-être, favorisant ainsi :
- une structuration mentale équilibrée qui ne privilégie pas une capacité particulière
- une attention plus fluide aux situations qui rend à la fois plus lucide et plus assuré
- un sens de la responsabilité et de l’engagement qui permet d’affronter aussi bien ses peurs que le regard des autres
- une dynamique dans l’expression qui apprend à écouter et à répondre avec confiance
- une confiance en soi qui rend apte à oser même ce qu’on ne connaît pas encore.
Le professionnel de la Formation, de la Santé ou de l’Education qui se forme ainsi à la pratique de la méthode Ramain acquiert une aisance personnelle dans ses rapports interpersonnels, structure une relation d’aide plus libre parce que moins chargée d’attentes précises, développe un regard disponible à ce qui peut survenir et élabore un mode d’accompagnement qui permet la vitalité du risque devant l’inconnu en se détachant de la crainte de l’échec.
Un projet de formation : la méthode Ramain
L’environnement, qu’il soit socio-professionnel ou de la vie quotidienne, exige à tout moment de chacun qu’il ajuste une réponse appropriée en tenant compte d’éléments d’apparence souvent contradictoire.
Comment, par exemple, se situer dans un groupe en utilisant au mieux son temps et son énergie ;
comment prendre une décision qui respecte les nuances de la situation ;
comment rester attentif aux sollicitations de toutes sortes sans se sentir débordé ou sans perdre de vue l’ensemble ;
comment dans la multiplicité des contraintes qui incitent à la répétition, créer une réponse personnelle ?
“La qualité dominante de l’être, semble-t-il, est la vigilance, cette attitude d’attention qui fait que présent à soi-même on l’est aussi à ce qu’on fait“, écrivait Simonne Ramain il y a une trentaine d’années.
“Il faut donc chercher ce qui éveillera cette conscience, cette présence : il faut faire naître cette attitude vigilante qui engagera l’être dans l’action et le rendra lucide à ce qu’il vit.”
La Méthode Ramain propose à chacun des membres d’un groupe de faire jouer cette vigilance à travers des exercices graphiques, manuels ou de mouvements de durées et de formes variées.
La grande simplicité du travail, l’exercice qui n’aboutit à aucun apprentissage, la consigne qui cadre l’exercice sans exiger un comportement particulier ne laissent pas de prises aux habitudes et ne permettent pas de se dérober.
Placé sans cesse en face du choix des moyens, le sujet qui s’affronte continuellement avec lui-même prend conscience de la responsabilité que ses choix entraînent et, peu à peu, se libère de ses tutelles.
En mettant chacun dans l’obligation de se mobiliser pour se situer entre obéissance et refus, intérêt et frustration, autonomie et dépendance, concurrence et reconnaissance de l’autre, les exercices, dans le processus Ramain, favorisent la perception des jeux d’attitudes et leur mise en mouvement.
Dates des prochaines formations Ramain
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