Être attentif
Peut-on être attentif sans être craintif ou méfiant ?
L’attention, comme la vigilance, est entendue bien souvent sur le registre de la crainte. C’est ainsi que nous faisons attention
– à nous couvrir pour ne pas attraper froid,
– à bien fermer les portes pour ne pas laisser entrer n’importe qui,
– à nous montrer prudent pour éviter l’accident,
– à bien écouter tel message par peur de l’oublier, etc …
L’attention, quand elle est liée à un résultat que nous escomptons ou à un risque contre lequel nous souhaitons nous prémunir, nous oblige à nous focaliser sur une circonstance prévisible, un danger potentiel, un aspect estimé important.
La réalité de notre quotidien nous signale – après-coup, hélas – que bien des aspects de la situation que nous n’avions pas envisagés préalablement, s’avéraient utiles, voire indispensables.
Nous nous lamentons alors
– professionnellement d’avoir “oublié” telle information
– socialement de ne pas avoir pensé à ceux qui seraient exclus de tel dispositif
– scolairement de n’avoir pas vu telle donnée dans un énoncé, etc…
L’attention est au cœur de la méthode Ramain.
Que veut dire “être attentif” ?
C’est rester disponible pour :
– percevoir les événements indépendamment d’une hiérarchie préétablie
– écouter ce qui est réellement dit, sans définir au préalable une échelle de pertinence
– accueillir les personnes sans les avoir déjà jugées.
L’importance de tel ou tel aspect viendra alors dans un second temps, au moment où il sera possible de considérer un ensemble aussi vaste que possible. Cette attitude d’ouverture entraîne des conséquences pratiques permettant de :
– Prendre des décisions opportunes et efficaces.
Les décisions naissent d’une considération entière de la situation et pas seulement en fonction d’une sélection préalable qui avait déjà éliminé des possibilités parfois enrichissantes.
L’attention à l’ensemble permet des décisions adaptées.
– Acquérir plus de calme.
La peur de passer à côté de quelque chose amène des crispations, source de fatigues inutiles.
Rester présent libère des tensions et apporte plus de sérénité.
– Pouvoir entendre et être écouté.
Dans un échange, ce que quelqu’un juge insignifiant présente probablement de l’intérêt pour d’autres. Éviter de classer a priori entre important et secondaire permet de comprendre le point de vue de l’autre et de se faire comprendre.
La communication est plus aisée quand elle n’est pas soumise à une sélection à la longue sclérosante.
– L’attention peut se vivre sans tensions
si à la place des moments où l’on fait attention, qui appellent généralement des temps de relâchement pour permettre de compenser, on développe une attitude attentive, ce qui suppose une meilleure répartition de l’énergie qui n’oppose pas travail à plaisir, intérêt à ennui, obligation à choix…
L’attention ainsi vécue facilite une attitude de disponibilité.
Les autres enjeux
La communication crée l’expression,
l’expression dépend de la façon d’être dans la communication.
S’exprimer, c’est courir le risque de soi.
Apprendre
à risquer
Qui n’a pas regretté un jour d’avoir accepté ou refusé une proposition, de peur de déplaire à quelqu’un qu’on aimait ?
Mettre
en relation
De nombreuses activités du quotidien invitent à mettre en relation. Pour éviter l’emprise d’un seul point de vue, ou des monologues qui se côtoient, il faut mettre en relation.
Être
créatif
Où situer la créativité ? Création ou créativité ? La créativité se reconnaît-t-elle dans l’œuvre obtenue ? L’étonnement est-il une marque de la créativité ?